L’essai moto BMW R80GS 800 cm3 1989

Même si d’aucuns l’ignorent, le tout terrain tient une place importante dans l’histoire de BMW. La marque allemande a en effet commencé à s’intéresser à l’off-road dès les années 1930. La série des GS est directement issue de cette tradition. G pour « Gelände », S pour « Straße », soit terrain et route. En 1980, BMW fait le pari de produire un trail motorisé par un bicylindre de 800 cm3.  Le marché n’est alors composé que de monocylindres de moyenne cylindrée, du genre Yamaha 500 XT ou Honda 500 XLS. La R 80 GS est dotée d'une transmission par arbre et d'un monobras oscillant. Elle initie un segment inédit à l'époque, celui des gros trails polyvalents, voués aux voyages au long cours. Elle propose pour cela une bonne réserve de puissance, du confort sur les longues distances et une aptitude étonnante au tout terrain. Bien évidemment, eu égard aux critères d’aujourd’hui, la BMW R 80 GS passe aujourd’hui pour une machine pratiquement archaïque. Néanmoins, cette respectable grand-mère demeure digne d’intérêt, ne serait-ce que pour ses indéniables qualités mécaniques. Simple et fiable, le bicylindre à plat culbuté offre encore aujourd’hui un agrément surprenant. Après avoir pris soin d’ouvrir les deux robinets d’essence, un par carburateur, le twin s’ébroue et se stabilise sur un ralenti digne d’un métronome. Doux et rond, il se réjouit d’une utilisation tout en souplesse, distillant son couple généreux sur les moyens régimes avec une allégresse non feinte. A l’occasion, il accepte même de s’envoler vers la zone rouge et ses 7000 tr/min. Malgré une modeste puissance de l’ordre d’une cinquantaine de chevaux, le twin BMW offre des performances plus qu’honnêtes. Côté châssis la R 80 GS propose des solutions qui, à l’époque, étaient pour le moins innovantes. Cette moto fut en effet la première BMW à adopter le fameux Monolever, devenu ensuite Paralaver (double articulation et système anti-levée à l’accélération). La roue arrière est fixée à un monobras qui intègre la transmission par cardan. Par rapport aux critères actuels, la R 80 GS manque autant de rigidité que de précision. De même que son freinage – simple disque à l’avant et tambour à l’arrière- n’a rien de comparable avec ce qui se fait aujourd’hui. Néanmoins, s’il n’incite pas aux coups de folie, l’ensemble permet de s’offrir de belles escapades, aussi bien sur routes que sur chemins. Ce n’est pas pour rien si la R 80 GS a glané autant de lauriers sur les pistes africaines avec des pilotes tels que Hubert Auriol ou Gaston Rahier.