L’essai moto DUCATI SS 900 cm3 1998

Dans la famille des « supersport » Ducati, la 900 SS tient une place à part. Histoire oblige. Machine virile et sympathique, elle préfère les sensations aux performances ultimes, la pureté des trajectoires à l’improvisation sauvage. A savourer sans modération, à condition bien évidemment de ne pas négliger son entretien.
DUCATI SS 900cm3
Face aux sportives japonaises qui ont fait de l’efficacité et de la performance leur insatiable quête, une supersport Ducati joue sur un tout autre terrain, et ce même si avec son bicylindre de 80 chevaux la 900 SS approche les 225 km/h et parcourt le 400 mètres DA en une douzaine de secondes.
On ne choisit pas de rouler au guidon d’une Ducati comme on décide de s’offrir un 4 cylindres japonais ou même un bicylindre du type Honda VTR ou Suzuki TL, machines capables de sortir une trentaine de chevaux supplémentaires poignée en coin.
On choisit une Ducati pour le grondement de son moteur, pour les vibrations qui accompagnent ses montées en régimes, et pour son châssis exemplaire qui invite à sortir le genou et à placer son regard au loin pour lécher sa trajectoire tel un artiste devant sa toile.
Son gabarit de gazelle, sa ligne élégante dessinée par le maestro Pierre Terblanche et les pulsations de son moteur séduisent dès les premiers kilomètres.
En revanche, le manque de souplesse de ses commandes, la position de conduite sportive et physique qu’elle impose et le confort relatif de ses suspensions n’en font pas une maîtresse facile. Rigide, précise et incisive, la Ducati taille la route sans s’embarrasser de chichis.
Depuis 1998, la 900 SS a adopté l’injection électronique Marelli en lieu et place des carburateurs Mikuni. Un gage de fiabilité qui n’empêche pas l’Italienne de souffrir encore d’une mauvaise réputation due à quelques maladies de jeunesse pourtant loin d’être systématiques.
Lors d’un achat d’occasion, il est donc vivement conseillé d’acheter une machine ayant la garantie d’avoir été correctement suivie et entretenue.
A surveiller   A surveiller
Lorsque l’on achète une Ducati d’occasion, mieux vaut choisir une machine dont le propriétaire a pris la peine d’assurer son entretien avec méticulosité : contrôle tous les 5 000 km et changement des courroies de distribution et des roulements de tendeur tous les 20 000 km.
Evitez les modèles d’avant 1991 et privilégiez la version à injection apparue en 1998.
Traquez les éventuelles fuites d’huile et sélectionnez une moto équipée de sa ligne d’échappement d’origine, performante et très solide.
Sachez que le rotor d’alternateur peut se desserrer légèrement et provoquer un ralenti chaotique car il est muni d’un capteur d’allumage.
Les régulateurs de tension ont également la réputation d’être capricieux et imposent que la batterie se recharge correctement.
L’embrayage est fatigant à manipuler en ville et ses disques n’apprécient guère cet exercice.
Fiche technique
> MOTEUR
Type : bicylindre en L à 90°, 4-temps, refroidi par air
Distribution : desmodromique, 4 soupapes
Cylindrée : 904 cm3
Puissance : 80 chevaux à 7000 tr/m
Couple : 8,1 mkg à 7000 tr/min
Alimentation : injection électronique à partir de 1998
Mise en route : démarreur électrique
> TRANSMISSION
Boîte : 6 rapports
Transmission finale : par chaîne
> PARTIE CYCLE
Cadre : treillis multitubulaire en acier
Suspension AV : fourche inversée diam 43mm, déb. 120 mm
Suspension AR : monoamortisseur réglable en précontrainte et détente, déb. 136 mm
Frein AV : 2 disques diam 320 mm, étriers quatre pistons
Frein AR : 1 disque diam 245 mm, étrier double pistons
> DIMENSIONS ET POIDS
Réservoir : 18 litres
Empattement : 1395 mm
Poids à sec : 188 kg
> PERFORMANCES
Vitesse maxi : 225 km/h
Conso moyenne : 5,5 l / 100 km
POUR
POUR
Sensations
Précision
Agilité
CONTRE
CONTRE
Confort
Fiabilité
Moto exclusive
Notre note
13/20