L’essai moto KAWASAKI ZEPHYR 550 cm3 1997

C’est au début des années 90 que le zéphyr a commencé à souffler chez Kawasaki. Il y a d’abord eu la 750, puis la 1100 et enfin la 550. Apparue au catalogue du constructeur japonais en 1993, la benjamine de la famille Zéphyr se la joue plutôt bon chic bon genre de manière à aguicher une clientèle citadine soucieuse de son image. Sous ses airs rétros, la Zéphyr 550 exhibe des éléments de très belle facture, à commencer par un moteur aux ailettes argentées, laissant échapper sa hargne au travers d’un silencieux quatre en un entièrement chromé. La partie-cycle n’est pas en reste. Fine et classieuce, cette petite Kawasaki est équipée comme une grande. Ainsi le réglage de tension de chaîne bénéficie d’excentriques. Le freinage est confié à un double disque de 300 mm commandé par un levier, qui comme celui d’embrayage, bénéficie de réglages généralement réservés aux machines de plus forte cylindrée. Quant aux suspensions, on a droit là encore à de la qualité avec une fourche téléhydraulique de 39 mm de diamètre et des combinés amortisseurs arrières de qualité qui se règlent en tous sens. Ceux-ci sont d’ailleurs tellement bons qu’ils mettent rapidement en défaut la progressivité de la fourche en dynamique. Ne vous inquiétez pas pour autant, malgré cela le train avant reste sain. Il n’y a qu’en forçant l’allure que la Zéphyr aura tendance à se désunir. Basse de selle, et donc accessible aux plus petits gabarits, la petite Kawasaki se laisse appréhender avec facilité. Les plus grands auront d’ailleurs du mal à trouver leurs marques, les pieds traînant en arrière et les genoux exagérément repliés. En ville, elle peut même se transformer en boule de nerf pour slalomer entre les obstacles avec la facilité d’un trail. Pourtant, son quatre cylindres à huit soupapes n’est pas ce que l’on peut qualifier de foudre de guerre. Handicapé par une certaine inertie à la prise de tours, il se montre linéaire et ne devient performant qu’au-dessus de 6 000 tr/min. Mal servis par une transmission trop longue, les cinquante chevaux peinent à transporter énergiquement les 200 kg tous pleins faits de la belle. Malgré cela, la Zéphyr accroche les 171 km/h en vitesse de pointe et abat le 400 m D.A. en 13 secondes. L’absence de protection vous rappellera toutefois rapidement à l’ordre. Excellente moto pour débuter sans se faire peur ni se ruiner, la Kawasaki 550 Zéphyr s’avère un choix d’autant plus judicieux que ce type de machine n’attire généralement pas les forcenés de la poignée de gaz.