L’essai moto KAWASAKI ZX9-R 900 cm3 2003

Ninja. Outre celui d’un guerrier japonais, pour qui ce nom n’évoque-t-il pas l’âme de la moto sportive vue par Kawasaki ? Depuis les années 80, une kyrielle de modèles ainsi baptisés est en effet venue enrichir le catalogue du géant vert. La ZX-9R a pris sa place dans cette lignée en 1994. Un moteur inédit et gavé de chevaux dans un cadre périmétrique en aluminium, une fourche inversée… Des arguments qui auraient dû faire saliver l’amateur de sensations fortes si le poids et le comportement plutôt fade de la bête n’avaient pas d’emblée plombée sa popularité. Quatre ans plus tard, la ZX-9R subit une cure d’amaigrissement d’une trentaine de kilos, mais après la Fireblade Honda à ses débuts, c’est cette fois la Yamaha R1 qui vient faire du tort à la Kawasaki. Il faut en fait attendre la cuvée 2002 pour que la ZX-9R trouve enfin sa place sur le marché ultra-concurentiel de l’hyper sport. Face à des adversaires toujours plus exclusives, la Kawasaki joue la carte de l’homogénéité et du compromis. Relookée deux ans plus tôt, la ZX-9R voit désormais son châssis et ses freins renforcés, mais surtout son moteur et sa boîte transformés. Le taux de compression passe de 11,5 à 12,2, le bloc cylindre perd un kilo et de nouveaux carburateurs font leur apparition. La boîte de vitesses hérite elle de pignons allégés et d’un tambour de sélection plus performant. Sur le terrain, la ZX-9R fait preuve d’un comportement aussi performant que rassurant. Le poids n’est pas une punition mais un gage de confort et d’assurance. Face à ses rivales nettement plus exclusives, cette Kawasaki permet même d’envisager le duo sans que le passager ne soit soumis à la torture. Le moteur, lui, est toujours aussi expressif. Ses montées dans les tours, même en version 106 ch., restent très démonstratives. L’impression de puissance est accentuée par le souffle de la boîte à air et les résonances induites. Un régal sur route sinueuse, d'autant que son coffre logiquement moins solide que celui de ses concurrents à mi-régime permet justement une conduite plus sereine sans forcément monter aux arbres à la moindre accélération... En ville, par exemple, cette qualité reste imparable, d'autant que la boîte de vitesses, douce et rapide, compense habilement les habituels mais raisonnables à coups de transmission. Dommage que la finition ne soit pas à la hauteur du reste.